Le 19 septembre, l’affaire très médiatisée « Jin Yong contre Jiang Nan » a été entièrement résolue par les parties grâce à de multiples médiations menées par la Haute Cour populaire de la province du Guangdong. Cela met fin à un litige de propriété intellectuelle de neuf ans, connu comme la « première affaire impliquant des œuvres de fan », qui a eu un impact significatif sur l’industrie de l’édition et les milieux de la création littéraire.

L’affaire trouve son origine dans le premier roman de Jiang Nan, « La Jeunesse de cet instant ». L’œuvre utilisait abondamment des éléments tels que les noms des personnages, leurs relations et leurs traits de personnalité issus des classiques de Jin Yong, notamment « La Légende du héros chasseur d’aigles », avec des personnages comme Guo Jing, Huang Rong, Linghu Chong et Qiao Feng. Une première version publiée par une maison d’édition externe utilisait même le sous-titre « Les Années universitaires du héros chasseur d’aigles ». Jin Yong a déposé une plainte en juillet 2016 auprès du Tribunal populaire du district de Tianhe à Guangzhou, alléguant une violation du droit d’auteur et une concurrence déloyale, et demandant la cessation de l’infraction, des excuses publiques, la suppression des effets négatifs et une compensation pour les pertes économiques.

En raison de désaccords fondamentaux sur des points clés tels que la qualification juridique, la responsabilité et le montant de l’indemnisation, les deux parties ont fait appel du jugement de première instance devant le Tribunal de la propriété intellectuelle de Guangzhou. Après le jugement en appel, le litige n’était toujours pas résolu, et les deux parties ont ensuite demandé un réexamen à la Haute Cour populaire de la province du Guangdong.

Lors de l’examen en révision, la cour s’est concentrée, non pas seulement sur les aspects techniques de la loi, mais sur la résolution approfondie du conflit. Le collège de juges a organisé de multiples consultations, expliquant patiemment le droit et raisonnant sur les points contentieux comme « les limites juridiques de la création d’œuvres de fan », « les critères de détermination de l’infraction aux divers droits d’auteur », « les méthodes spécifiques pour cesser l’infraction » et « comment supprimer les effets négatifs », guidant ainsi progressivement les parties vers un consensus.

Finalement, sous l’égide de la cour, un accord de règlement complet a été trouvé. Les points principaux incluent : les parties ont convenu de ne pas qualifier les actions litigieuses de « plagiat » ; Jiang Nan a reconnu que sa création, réalisée sans connaissance préalable du droit d’auteur et sans avoir obtenu l’autorisation d’adaptation de Jin Yong, avait causé un préjudice à ce dernier ; Jiang Nan a accepté de ne pas réimprimer « La Jeunesse de cet instant » dans sa forme originale et, en cas de réimpression future, de cesser d’utiliser les noms de personnages spécifiques et le contenu associé des œuvres de Jin Yong ; le sous-titre « Les Années universitaires du héros chasseur d’aigles » utilisé dans l’édition de 2002 publiée par un éditeur externe constituait une concurrence déloyale ; le montant de l’indemnisation déterminé par le jugement en appel a été exécuté par Jiang Nan, et les parties ne chercheront pas à le modifier ; après la signature de l’acte de médiation, les jugements de première instance et d’appel originaux n’auront plus d’effet juridique.

« En raison de l’ambiguïté de longue date entourant la nature juridique des œuvres de fan, cette affaire a suscité des discussions intenses dans les milieux juridiques, culturels et en ligne dès le début. La médiation réussie a non seulement permis de traiter de manière appropriée la question très controversée de la frontière entre la création littéraire et la violation du droit d’auteur, mais a également démontré la sagesse de l’appareil judiciaire pour équilibrer la protection des œuvres originales, l’encouragement à l’innovation et le maintien d’un écosystème créatif sain. Elle constitue un modèle pour la résolution appropriée de litiges similaires dans le cadre juridique. »

[Explications du juge]

Juge président de l’affaire

Question : L’affaire « Jin Yong contre Jiang Nan », connue comme la « première affaire d’œuvre de fan », a été résolue par une médiation sous l’égide de votre cour. Selon les informations sur l’issue de l’affaire publiées par votre cour, les parties ont confirmé dans l’accord de médiation que la création de « La Jeunesse de cet instant » par Jiang Nan ne serait pas qualifiée de « plagiat », mais Jiang Nan a reconnu que sa création, réalisée sans connaissance préalable du droit d’auteur et sans avoir obtenu l’autorisation d’adaptation de M. Jin Yong, avait causé un préjudice à ce dernier. Cette affaire indique-t-elle au public que les « œuvres de fan » portent atteinte au droit d’auteur de l’œuvre originale ?

Réponse : Le contenu de l’accord de médiation dans cette affaire a été déterminé par la communication et la négociation répétées des parties concernées, reflétant leur disposition de leurs droits civils, et il n’a de force obligatoire que pour les parties de cette affaire. Savoir si une « œuvre de fan » constitue une infraction doit être analysé au cas par cas ; on ne peut pas généraliser. La création d’œuvres de fan prend diverses formes, et d’un point de vue juridique, la relation entre l’œuvre de fan et l’œuvre originale peut varier. Conformément à l’article 3 de la Loi sur le droit d’auteur de la République populaire de Chine, les œuvres protégées par le droit d’auteur sont des réalisations intellectuelles ayant un caractère d’originalité qui peuvent être exprimées sous une certaine forme dans les domaines littéraire, artistique et scientifique. La protection du droit d’auteur suit le principe de la « dichotomie idée/expression », protégeant les expressions spécifiques mais pas les idées abstraites. L’appréciation de « l’originalité » doit d’abord être confinée au domaine de l’expression spécifique. Pour déterminer si une œuvre de fan porte atteinte au droit d’auteur de l’œuvre originale, il faut d’abord analyser si la « similarité » réside dans