La question des salaires des enseignants ne se résume pas à des chiffres sur une fiche de paie. Il s’agit de savoir comment nous répondons à cette question : La profession enseignante est-elle véritablement honorée comme annoncé, ou n’est-ce qu’une promesse légale non tenue ?

Selon un rapport du ministère de l’Éducation et de la Formation pour 2024, le revenu mensuel moyen des enseignants du préscolaire, du primaire et du premier cycle du secondaire était respectivement d’environ 6,6 millions, 7,3 millions et 7,1 millions de VND. Le revenu moyen des fonctionnaires dans l’ensemble du secteur de l’éducation était d’environ 7,7 millions de VND/mois, restant nettement inférieur à celui de nombreux groupes de fonctionnaires dans d’autres domaines.

La Loi sur les éducateurs distingue le salaire et les indemnités

Alors que la presse ne cesse de rappeler que les salaires des enseignants devraient être les plus élevés, la réalité ne l’est pas encore.

Le point a, clause 1, article 23 de la Loi sur les éducateurs de 2025 stipule que les salaires des enseignants sont classés au plus haut niveau de l’échelle et du tableau salariaux au sein des établissements publics non marchands.

Il ne s’agit pas d’un slogan vague mais d’une norme légale obligatoire, le gouvernement devant publier des décrets d’application. Pour concrétiser cet esprit, le ministère de l’Éducation et de la Formation propose d’appliquer un coefficient salarial spécial dans le projet de décret régissant les politiques salariales et les régimes d’indemnités pour les éducateurs.

Cependant, le ministère de l’Intérieur estime que la régulation d’un coefficient salarial spécial pour les éducateurs manque de base juridique et suggère de ne pas briser la conception générale du système salarial pour les fonctionnaires du secteur non marchand.

D’un point de vue juridique, le système des documents juridiques du Vietnam a une hiérarchie claire. Les lois adoptées par l’Assemblée nationale priment sur les décrets gouvernementaux.

    Le ministère de l’Éducation et de la Formation a fait valoir que la politique de priorisation du classement salarial le plus élevé pour les enseignants est déterminée de manière constante depuis 29 ans, des résolutions du Parti à la résolution 71-NQ/TW du 22 août 2025 du Politburo sur le développement éducatif comme une percée, contenant des dispositions sur des politiques spéciales et préférentielles dépassant les autres pour les éducateurs.

    Le ministère de l’Intérieur soutient qu’actuellement, les enseignants perçoivent des indemnités salariales de 25 à 70 % (comprenant l’indemnité d’ancienneté et l’indemnité préférentielle professionnelle), donc le total des régimes de salaire et d’indemnités salariales pour les enseignants est déjà le plus élevé parmi les secteurs non marchands.

    Cependant, la Loi sur les éducateurs distingue clairement le salaire et les indemnités. Dans la clause 1, article 23 de cette Loi, le point a régit le salaire, le point b régit les indemnités. Lorsque l’Assemblée nationale dit que le salaire est classé au plus haut niveau, il s’agit d’une régulation concernant l’échelle salariale de base, sans rapport avec les indemnités.

    Ajouter des indemnités au salaire pour prouver que les enseignants perçoivent déjà le plus élevé est une interprétation incompatible avec le texte de la loi.

    Fondamentalement, l’échelle salariale des enseignants utilise toujours l’échelle salariale générale des fonctionnaires, en ajoutant seulement un coefficient spécial pour garantir le principe du salaire le plus élevé.

    Les salaires des enseignants doivent être élevés pour attirer les talents

    L’expérience internationale montre que les pays disposant des meilleurs systèmes éducatifs placent les salaires des enseignants à un niveau élevé pour attirer les talents.

    À Singapour, les enseignants sont recrutés parmi les meilleurs étudiants, tous formés à l’Institut national de l’éducation et bénéficient de plus de 100 heures de développement professionnel chaque année.

    En Finlande, seulement 6,8 % des candidats sont acceptés dans la formation des enseignants, un taux même inférieur à celui des avocats (8,3 %) ou des médecins (7,3 %). Créer une rareté dans le recrutement a élevé le statut social de la profession enseignante.

    Inversement, au Vietnam, selon les données du ministère de l’Éducation et de la Formation, avant 2023, environ 10 % des enseignants ont quitté la profession ou changé de métier, dont 61 % avaient moins de 35 ans. De nombreuses localités manquent de sources de recrutement ; les domaines comme les langues étrangères, l’informatique, les beaux-arts et la musique sont souvent difficiles à pourvoir.

      Bien que la Loi sur les éducateurs ait été promulguée et soit sur le point d’entrer en vigueur, de nombreux points restent flous et nécessitent des directives claires par un décret.

      Premièrement, le mécanisme de transition de la grille salariale actuelle vers la nouvelle. Si un coefficient spécial est appliqué, comment les enseignants actuellement à différents niveaux salariaux seront-ils ajustés pour garantir l’équité ?

      Deuxièmement, les ressources financières. Avec 1,2 million d’éducateurs, tout ajustement a un impact significatif sur le budget. Comment équilibrer la volonté d’améliorer les avantages avec la capacité de paiement du budget de l’État, surtout dans le contexte de la restructuration organisationnelle.