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Les États-Unis demandent l’extradition du chef religieux philippin Apollo Quiboloy, recherché aux États-Unis pour plusieurs chefs d’accusation, notamment trafic sexuel d’enfants, relations sexuelles avec des mineurs, fraude et blanchiment d’argent, selon des sources gouvernementales.

Les documents soutenant la demande d’extradition de Quiboloy ont été transmis au département philippin de la Justice en juin de cette année, selon des sources informées du processus, qui ont parlé sous condition d’anonymat par manque d’autorité pour s’exprimer sur le sujet.

Quiboloy, inculpé par un grand jury fédéral américain en 2021, a figuré sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI, qui détaillait les charges retenues contre lui, telles que conspiration en vue d’un trafic sexuel par la force, la fraude et la coercition, trafic sexuel d’enfants et introduction en contrebande de grosses sommes d’argent.

« Les États-Unis prennent très au sérieux leur demande d’extradition et prennent les mesures nécessaires avec le gouvernement philippin pour le traduire en justice », a déclaré l’une des sources.

« Malacañang [le palais présidentiel] est également au courant de la demande d’extradition américaine », a ajouté la source.

Un traité d’extradition signé en 1994 par Manille et Washington stipule que « toutes les demandes d’extradition doivent être soumises par voie diplomatique » et « doivent être accompagnées de documents, de déclarations ou d’autres types d’informations décrivant l’identité et la localisation probable de la personne recherchée ».

En vertu du traité, les Philippines sont tenues de notifier promptement aux États-Unis, par voie diplomatique, leur décision concernant la demande d’extradition.

Si la demande d’extradition est accordée, « les autorités des parties contractantes conviennent du moment et du lieu de la remise de la personne recherchée », indique l’accord.

Une confirmation a été demandée à l’ambassadeur des Philippines à Washington, qui a renvoyé la demande de commentaire au département de la Justice.

Des commentaires ont également été demandés au département de la Justice et à l’ambassade des États-Unis à Manille, et seront publiés dès qu’ils seront disponibles.

Traîté d’extradition

En vertu du traité d’extradition, l’État demandeur doit fournir un exposé des faits de l’infraction et de l’historique procédural de l’affaire ; un exposé des dispositions de la loi décrivant les éléments essentiels de l’infraction pour laquelle l’extradition est demandée ; et un exposé des dispositions de la loi décrivant la peine encourue pour l’infraction.

Des motifs probables justifiant l’arrestation doivent également être fournis, ainsi qu’une décision de renvoi en jugement si l’infraction avait été commise là-bas ; une copie du mandat d’arrêt ou de l’ordre d’arrestation émis par un juge ou une autre autorité compétente ; et une copie de l’acte d’accusation.

L’extradition ne sera pas accordée si l’infraction pour laquelle elle est demandée est une infraction politique, à motivation politique, une infraction militaire ou punissable de mort selon les lois de l’État demandeur.

L’extradition sera également refusée lorsque la personne recherchée a déjà été jugée et condamnée ou acquittée dans l’État requis pour l’infraction pour laquelle l’extradition est demandée.

Si la demande est refusée en tout ou en partie, le gouvernement philippin doit « fournir des informations sur les motifs du refus ».

Chef du KOJC, connu comme allié de Duterte

Quiboloy, 75 ans, est le fondateur et le chef de l’église Royaume de Jésus-Christ basée à Davao City, où l’ancien dirigeant philippin Rodrigo Duterte a été maire pendant des années.

Duterte, qui a supervisé une guerre contre la drogue meurtrière et brutale, a été arrêté à Manille le 11 mars de cette année sur la base d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Il est détenu dans un centre de détention aux Pays-Bas en attendant son procès pour crimes contre l’humanité.

Quiboloy, qui est également confronté à des allégations d’abus sexuels et sur enfants et de traite des êtres humains aux Philippines, s’est rendu aux autorités en septembre 2024 après des semaines de cavale, alors qu’une force policière et militaire massive était déployée pour le traquer dans le vaste complexe de son groupe religieux à Davao, où des centaines de ses partisans ont tenté de bloquer son arrestation. Il est actuellement détenu à la prison de Pasig City.

En 2021, les procureurs fédéraux américains ont affirmé que Quiboloy avait contraint des femmes et des filles mineures à avoir des relations sexuelles.