Un navire de la Garde côtière chinoise a utilisé des canons à eau puis est entré en collision avec un bateau gouvernemental philippin dans les eaux territoriales de l’île de Pag-asa dimanche matin.

« Ce matin, alors que trois navires du Bureau des pêches et des ressources aquatiques, dont le BRP Datu Pagbuaya, étaient ancrés en toute sécurité dans les eaux territoriales de l’île de Pag-asa pour protéger les pêcheurs philippins, ils ont été confrontés à des manœuvres dangereuses et provocatrices de la part des navires de la Garde côtière chinoise et de la Milice maritime chinoise. »

La Garde côtière philippine et le Bureau des pêches et des ressources aquatiques tiennent bon face à l’intimidation et aux actions agressives chinoises à Pag-asa

La Garde côtière philippine et le Bureau des pêches et des ressources aquatiques ont réaffirmé leur ferme engagement à protéger les pêcheurs philippins dans le groupe d’îles de Kalayaan…

Vers 8h15, « les forces maritimes chinoises se sont approchées dangereusement près, activant leurs canons à eau comme une menace claire contre les navires du Bureau des pêches et des ressources aquatiques. »

La situation « s’est aggravée » à 9h15 lorsqu’un navire de la Garde côtière chinoise portant le numéro d’étrave 21559 a tiré son canon à eau directement sur le BRP Datu Pagbuaya, touchant le navire.

Trois minutes plus tard, le même navire de la Garde côtière chinoise a délibérément percuté la poupe du Datu Pagbuaya, l’impact ayant été filmé. Le contact a causé « des dommages structurels mineurs mais aucune blessure parmi l’équipage. »

La Garde côtière philippine et le Bureau des pêches et des ressources aquatiques ont tous deux réaffirmé leur « ferme engagement à protéger les pêcheurs philippins dans le groupe d’îles de Kalayaan, promettant de rester imperturbables malgré le harcèlement agressif et les menaces directes des navires chinois dans les eaux territoriales de l’île de Pag-asa. »

« Malgré ces tactiques d’intimidation et actions agressives, la Garde côtière philippine et le Bureau des pêches et des ressources aquatiques restent résolus. Nous ne nous laisserons pas intimider ni chasser, car notre présence dans le groupe d’îles de Kalayaan est cruciale pour protéger les droits et les moyens de subsistance des pêcheurs philippins. »

Le Conseil national maritime a publié une déclaration condamnant le dernier acte d’agression.

« Les Philippines entreprendront l’action diplomatique appropriée pour exprimer ses vives objections face aux actions agressives et illégales, et exhortent [la Chine] à cesser immédiatement ces actions, à respecter le droit international, en particulier la CNUDM de 1982 et la sentence arbitrale de 2016, et à éviter toute escalade dans la région. »

Île de Pag-asa

L’île de Pag-asa est la plus grande île naturelle des îles Spratleys en mer de Chine méridionale et est administrée par les Philippines dans le cadre de la municipalité de Kalayaan, Palawan. Les Philippines ont établi une communauté civile et une présence militaire sur l’île dans les années 1970 pour affirmer leur revendication territoriale. Elle reste un lieu stratégiquement important et politiquement contesté dans la région.

Groupe d’îles de Kalayaan

Le groupe d’îles de Kalayaan est un ensemble de formations en mer de Chine méridionale administrées par les Philippines dans le cadre de la province de Palawan. Ces îles sont également revendiquées par plusieurs nations, dont la Chine et le Vietnam, et sont historiquement importantes en raison de leur position stratégique et de leur potentiel en ressources. Les Philippines y ont établi une présence dans les années 1970 pour renforcer leur revendication de souveraineté.

BRP Datu Pagbuaya

Le BRP Datu Pagbuaya (FF-601) est une frégate de la Marine philippine, anciennement le ROKS Chung Ju de la Marine sud-coréenne. Il a été mis en service aux Philippines en 2020, nommé en l’honneur de Datu Pagbuaya, un chef du XVIe siècle qui a dirigé la première colonie philippine à Bohol. Le navire renforce la modernisation de la flotte et les capacités de patrouille de la Marine dans les eaux territoriales du pays.

Garde côtière chinoise

La Garde côtière chinoise est une agence d’application de la loi maritime responsable du maintien de la sécurité et de l’ordre dans les eaux côtières et territoriales de la Chine. Elle a été officiellement établie dans sa forme actuelle en 2013 par la consolidation de plusieurs agences maritimes civiles. Son rôle s’est considérablement élargi ces dernières années, opérant souvent dans des eaux contestées pour affirmer les revendications territoriales de la Chine.

Garde côtière philippine

La Garde côtière philippine (PCG) est la principale agence du pays pour l’application de la loi maritime et les opérations de recherche et sauvetage. Elle a été formellement établie en tant que service distinct sous l’autorité du Département des transports en 1967, évoluant à partir des fonctions antérieures de garde-côte assurées par la Marine philippine. Son mandat comprend la sécurité maritime, la protection de l’environnement marin et le respect des lois maritimes dans les eaux philippines.

Bureau des pêches et des ressources aquatiques

Le Bureau des pêches et des ressources aquatiques (BFAR) est l’agence gouvernementale principale aux Philippines responsable du développement, de la gestion et de la conservation des ressources halieutiques et aquatiques du pays. Il a été créé en 1932 en tant que Division des pêches sous le Département de l’agriculture et du commerce, avant d’être réorganisé sous sa forme actuelle. Son mandat comprend la sécurité alimentaire, le soutien aux communautés de pêcheurs et la protection de la durabilité des écosystèmes marins et d’eau douce de la nation.

CNUDM

« CNUDM » fait référence à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui est un traité international et non un lieu physique. Adoptée en 1982, elle a établi un cadre juridique complet régissant tous les usages des océans et des mers du monde. Son histoire découle de la nécessité de codifier et de créer un régime stable pour les frontières maritimes, la navigation et la gestion des ressources.

Sentence arbitrale

Une sentence arbitrale n’est pas un lieu physique ou un site culturel, mais une décision légale émise par un tribunal arbitral pour résoudre un litige en dehors du système judiciaire. Son histoire est ancrée dans les pratiques anciennes de résolution privée des différends et a évolué vers une alternative formelle et contraignante au procès, largement utilisée dans le commerce international et l’investissement. La sentence elle-même représente le résultat final et légalement exécutoire de ce processus judiciaire privé.