Le capitaine pilote Laith Al-Rashid a déclaré que la décision de Malaysia Airlines de confirmer des commandes pour l’Airbus A321XLR représente un changement fondamental dans ses processus opérationnels et s’inscrit dans sa stratégie pour surmonter ses difficultés financières.
Il a expliqué dans une interview que la société a été classée sous la « Note de pratique 17 » à la bourse malaisienne, une désignation réservée aux entreprises confrontées à des défis financiers nécessitant une restructuration.
Il a ajouté : « AirAsia a entrepris une vaste restructuration et cédé plusieurs actifs non essentiels. C’est la première compagnie low-cost au monde à confirmer une commande de cette ampleur pour des A321XLR, démontrant sa résilience et sa capacité d’adaptation. »
Al-Rashid a souligné que l’A321XLR, un avion monocouloir, se distingue de son homologue l’A321Neo par son efficacité, offrant 20% d’économie de carburant supplémentaire par siège et une autonomie allant jusqu’à 8 700 km, permettant des vols long-courriers à moindre coût.
Interrogé sur la position d’AirAsia face à la concurrence des compagnies low-cost en Asie, il a répondu : « Le marché est en forte croissance et la concurrence est féroce. Si AirAsia établit un hub au Moyen-Orient, elle rivalisera directement avec les autres acteurs, devenant la première low-cost à opérer des vols de plus de 8 ou 9 heures. »
Il a précisé que les routes couvertes pourraient s’étendre jusqu’en Europe et en Afrique du Nord, incitant potentiellement certains passagers à privilégier les vols low-cost plutôt que la classe économique des compagnies traditionnelles.
Il a ajouté qu’AirAsia, basée à Kuala Lumpur et majoritairement détenue par Capital A, est l’une des plus grandes compagnies low-cost d’Asie, avec une gestion audacieuse mais calculée.

Il a souligné la confirmation d’une commande de 50 appareils, plus 20 options, avec un remplacement des précédentes commandes d’A220 par l’A321XLR, ouvrant de nouveaux marchés.
Il a noté que ces avions peuvent voler environ 9 heures, reliant l’Asie du Sud-Est au Moyen-Orient, à l’Europe de l’Est et même à l’Afrique du Nord – un changement majeur pour le modèle low-cost.
Il a aussi évoqué l’intérêt d’AirAsia pour des hubs dans des pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, Ras Al Khaimah ou Bahreïn, permettant des trajets Asie-Europe avec une seule escale.
« C’est à la fois une opportunité et un défi pour les compagnies locales, et un terrain potentiel pour des partenariats avec AirAsia, vu ses ambitions expansionnistes », a-t-il poursuivi.
Sur les grèves des contrôleurs aériens en France, il a commenté : « La France est un carrefour clé pour les vols intercontinentaux. Les perturbations y impactent tout le trafic européen. Les revendications sur les salaires et conditions de travail sont compréhensibles vu leur pression extrême. »
Il a insisté sur la nécessité pour la France et le Royaume-Uni d’améliorer ces conditions : « Les contrôleurs optimisent les trajectoires, réduisant consommation, temps et risques. Leur bien-être doit être prioritaire. »