Le 9 juillet, l’Académie chinoise des sciences a publié une série de résultats de recherche sur les échantillons lunaires de Chang’e-6, avec quatre études majeures publiées en couverture de la revue scientifique internationale Nature. Ces découvertes révèlent respectivement l’activité magmatique, le champ magnétique ancien, la teneur en eau du manteau et l’évolution de la face cachée de la Lune, offrant pour la première fois un aperçu de son histoire géologique. Elles fournissent des preuves clés pour résoudre le mystère de la « dualité lunaire » et redéfinissent notre compréhension de l’évolution des corps célestes du système solaire.

—— Calibration de « l’horloge de la face cachée ». Les 1935,3 grammes d’échantillons rapportés par Chang’e-6 du bassin Pôle Sud-Aitken ont confirmé pour la première fois deux épisodes distincts d’activité volcanique basaltique il y a environ 4,2 et 2,8 milliards d’années. Cela indique une durée d’activité volcanique plus longue et globalement plus ancienne que les 2 milliards d’années révélés par Chang’e-5 sur la face visible.

—— Capture du « battement cardiaque lunaire ». L’équipe a obtenu les premières données paléomagnétiques de la face cachée, suggérant un rebond possible de l’intensité du champ magnétique lunaire il y a 2,8 milliards d’années. Le professeur Wu Fuyuan, académicien, explique : « Cela bouleverse l’idée traditionnelle d’un affaiblissement monotone. »

—— Révélation du « désert du manteau ». Le bassin Pôle Sud-Aitken, l’un des trois principaux ensembles tectoniques lunaires (diamètre : 2500 km), a libéré lors de son impact une énergie équivalente à mille milliards de bombes atomiques. Les scientifiques y ont mesuré pour la première fois une teneur en eau du manteau inférieure à celle de la face visible, confirmant une dualité hydrique interne.

—— Découverte de « fossiles d’impact ». L’équipe a identifié un nouveau type de roche : les brèches d’impact du Pôle Sud-Aitken. Le professeur Wu les décrit comme « des capsules temporelles créées par des impacts gigantesques, offrant un échantillon unique pour étudier les effets d’impact sur les corps telluriques ».

24 septembre 2024 : Des chercheurs manipulent des échantillons de Chang’e-6 dans le laboratoire lunaire. Photo Jin Liwang / Xinhua

« Chang’e-6 a comblé un vide en atterrissant dans le bassin Pôle Sud-Aitken, l’unité géologique la plus importante de la face cachée », déclare le professeur Li Xianhua, académicien. « Comprendre l’impact de tels bassins sur l’évolution lunaire est une question scientifique majeure. Ces résultats révèlent systématiquement pour la première fois les effets des mega-impacts – cœur des découvertes de Chang’e-6 et future direction de la recherche. »

Les études lunaires entrent dans « l’ère Chang’e ». Selon le chercheur Li Chunlai de l’Observatoire astronomique national, le succès du programme chinois illustre la synergie entre science et ingénierie. Avec davantage de données primaires, la planétologie chinoise passera de « suiveuse » à leader sur certains fronts.

Le 25 juin 2024, Chang’e-6 accomplissait l’exploit inédit de rapporter des échantillons de la face cachée. Guan Feng, directeur du Centre d’ingénierie lunaire, souligne que ces résultats modifient les théories sur l’évolution lunaire.

Les scientifiques sont encouragés à exploiter les échantillons et données des missions chinoises pour de nouvelles découvertes bénéfiques à l’humanité et à l’expansion de notre civilisation.

(Source : Xinhua)