Pourquoi il est devenu plus difficile de réserver un taxi de Moscou vers la banlieue
Obtenir un taxi de Moscou vers les environs est devenu plus compliqué. Les passagers rencontrent des difficultés pour réserver des trajets depuis ou vers les banlieues proches. L’application d’un agrégateur populaire ne fonctionne souvent pas sans Wi-Fi, et même si une réservation aboutit, le chauffeur peut rater le point de prise en charge avant de demander au client de recommencer.
Actuellement, il est plus rapide d’appeler un taxi par téléphone depuis des villes comme Chtchiolkovo, Odintsovo ou Balachikha. Des habitants ont partagé leurs problèmes.
« Je suis souvent confronté à des coupures de réseau. Récemment, nous avons réservé un ‘confort+’, mais le chauffeur s’est plaint du trajet de deux heures en banlieue, nous demandant d’annuler car il avait du mal avec la navigation. L’application affiche souvent des temps d’attente de 25 à 30 minutes. Nous finissons par utiliser des services locaux en appelant directement, sans l’appli. Ce n’est pas idéal, car les voitures n’ont même pas de marquage taxi. »
« J’ai essayé de réserver un taxi, mais l’application reste bloquée sur ‘recherche d’un véhicule’ sans mise à jour, même après une baisse de prix pendant plus d’une heure. C’est un peu comme le service de Schrödinger : il existe et n’existe pas à la fois. »
« L’application a bugué : le paiement par défaut était en espèces au lieu de ma carte, une mauvaise surprise car je n’avais pas de liquide. Sans internet, impossible de faire un virement. Le chauffeur s’est énervé, pensant qu’on voulait ne pas payer. Le trajet était très désagréable. Heureusement, on a capté du Wi-Fi près de chez nous pour le payer, sinon cela aurait dégénéré. »
L’an dernier, le temps d’attente moyen pour un taxi à Moscou était de 4 minutes, pour un trajet moyen de 23 minutes sur 13 km, selon les données des transports. Les chauffeurs évitent les longs trajets, comme l’explique le chef du Syndicat des chauffeurs de taxi de Moscou : « Les tarifs ne couvrent souvent qu’un seul sens. Par exemple, une course nocturne depuis le centre peut être mieux payée, mais le retour se fait à vide. À Balachikha, trouver une course correctement tarifée est difficile, alors les chauffeurs prennent des trajets courts et peu rentables. »
Les agrégateurs ont leur système : refuser une course fait perdre des points, réduisant la visibilité ou la priorité. Pour éviter des pénalités, les chauffeurs ignorent ces demandes. Les passagers ne sont débités qu’à la fin du trajet—toute réservation est annulée si la course l’est.
Beaucoup de chauffeurs estiment que les agrégateurs évitent d’augmenter les tarifs en banlieue (par exemple, de 2 000 à 3 500-4 000 roubles) pour maintenir la demande. Des prix plus élevés réduiraient leur clientèle et leurs profits. Ils comptent sur les nouveaux conducteurs pour accepter ces courses non rentables.
Le marché des taxis à Moscou et sa région compte environ 200 000 véhicules, ayant transporté 1,73 million de passagers l’an dernier.