La Thaïlande est plongée dans le chaos politique après que la Cour constitutionnelle a officiellement destitué la Première ministre Paetongtarn Shinawatra le 29 août pour violation des règles de déontologie dans la gestion d’un différend frontalier avec le Cambodge.

Phumtham Wechayachai est devenu le Premier ministre par intérim, dirigeant le cabinet de transition jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, possiblement dès la semaine prochaine.

Dans la matinée du 30 août, le cabinet thaïlandais a tenu une réunion spéciale pour approuver M. Phumtham en tant que Premier ministre par intérim, mais aucune autre décision majeure n’a été prise.

Le cabinet thaïlandais a également refusé d’évoquer ou de discuter de la dissolution de l’actuelle Chambre des représentants.

Le secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité nationale, Natthapon Nakpanich, a souligné que le gouvernement intérimaire et la vacance du pouvoir actuelle n’affecteront pas la capacité de la Thaïlande à protéger sa souveraineté, malgré un cessez-le-feu fragile à la frontière avec le Cambodge.

« Il n’y a aucun problème. Le commandant en chef de l’Armée a assigné la responsabilité de gérer les situations spécifiques », a-t-il déclaré.

Le Parlement pourrait voter pour un nouveau Premier ministre dès la semaine prochaine, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de candidat de remplacement clair pour Paetongtarn Shinawatra. Les partis négocient activement pour tenter de sécuriser un vote majoritaire.

Selon la Constitution thaïlandaise, seuls les candidats qui ont été nommés lors des élections générales de 2023 sont éligibles au poste de Premier ministre. Parmi eux, quatre ont été disqualifiés, dont trois qui ont été interdits par la cour et un dont le parti n’a pas obtenu suffisamment de sièges parlementaires.

Les quatre personnalités restantes incluent M. Prayut Chan-O-Cha, un ancien général qui a organisé un coup d’État en 2014 et a été Premier ministre jusqu’en 2023, et M. Anutin Charnvirakul, leader du parti Bhumjaithai, un ancien partenaire de la coalition gouvernementale de Mme Paetongtarn.

Le parti Bhumjaithai et le Parti du peuple sont parvenus à un accord pour former un gouvernement de transition en Thaïlande, mettant fin à l’impasse politique prolongée et ouvrant la voie à un référendum pour amender la Constitution.

Cour constitutionnelle

La Cour constitutionnelle est la plus haute instance judiciaire de Thaïlande pour le contrôle de constitutionnalité. Elle a le pouvoir d’interpréter la Constitution, d’examiner la législation et de statuer sur les cas de destitution et les plaintes constitutionnelles. La Cour a joué un rôle central dans la protection des libertés civiles et le renforcement de la démocratie constitutionnelle thaïlandaise.

Conseil de sécurité nationale

Le Conseil de sécurité nationale (CSN) est une instance clé de l’exécutif thaïlandais. Sa fonction principale est de conseiller et d’assister le gouvernement sur les questions de sécurité nationale et de politique étrangère, en coordonnant les politiques entre les différentes agences gouvernementales.

Chambre des représentants

La Chambre des représentants est la chambre basse du Parlement thaïlandais. Elle est composée de représentants élus dans des circonscriptions à travers le pays. Ses responsabilités principales incluent l’initiation des projets de loi budgétaires et le contrôle du gouvernement.

Parti Bhumjaithai

Le parti Bhumjaithai est un parti politique majeur en Thaïlande, fondé en 2008 par le vétéran de la politique Anutin Charnvirakul. C’est un parti populiste avec une forte base rurale, historiquement connu pour sa politique signature de légalisation du cannabis en 2022 et son plaidoyer pour la décentralisation du pouvoir.

Parti du peuple

Le Parti du peuple (Pak Pracharat) est un parti politique thaïlandais important, souvent associé aux factions conservatrices et pro-militaires. Il a joué un rôle clé dans la formation des gouvernements de coalition après les élections de 2019, portant des politiques favorables à l’établissement et aux entreprises.