La Cour suprême du Tatarstan a clos aujourd’hui l’un des dossiers visant l’ancien chef des districts Kirovsky et Moskovsky de Kazan, Sergueï Mironov. Le parquet a exigé le transfert à l’État des biens de la famille de l’ex-fonctionnaire. Voici pourquoi les montants réclamés ont soudainement augmenté et quelles sont les accusations.

Les appétits ne font que croître

La Cour suprême du Tatarstan a partiellement fait droit aux demandes du parquet. L’autorité de supervision insistait pour restituer à l’État les biens enregistrés au nom des membres de la famille Mironov.

À ce jour, des actifs d’une valeur de 437 millions de roubles doivent être confisqués, alors que la demande fin mars s’élevait à 425 millions. La demande initiale, déposée en avril 2023, était de 308 millions de roubles.

Les réclamations totales contre les Mironov ont atteint 460 millions de roubles, incluant la valeur de plus de 40 biens immobiliers, ainsi que des actifs saisis et des revenus provenant de l’utilisation de certains biens. Les montants ont augmenté lorsque des fonds provenant de magasins et de pharmacies ont été découverts.

Le parquet a soutenu que Mironov et ses proches n’auraient pas pu légalement acquérir une telle fortune. Personne n’a reconnu les accusations, et la liste complète des biens n’a pas été divulguée.

Des informations non confirmées évoquent un appartement, un espace commercial de 500 m² et deux places de parking dans le complexe résidentiel « Kazansu » près de la rivière Kazanka. Il y aurait également quatre résidences dans le complexe « Mercury » sur la rue Serova, cinq dans un immeuble de la rue Alafuzova, une autre dans le bâtiment 27d de la rue Rotornaya, ainsi que des terrains dans l’association de jardins « Milyash » et le village de Peschanie Kovali.

Selon des sources, l’ancien employeur de Mironov a demandé son acquittement. Cependant, cela concerne une affaire pénale pour abus de pouvoir. Le chef du service juridique a affirmé qu’il n’y avait ni conséquences ni préjudice à l’autorité publique, qualifiant le prétendu préjudice de 962 000 roubles de « négligeable ».

Les avocats de Mironov plaident également pour son acquittement, invoquant l’aggravation de sa pathologie de la hanche, désormais au stade trois, qui le privera bientôt de la marche.

Mironov a déclaré ignorer que des proches avaient été embauchés comme chauffeurs au service de maintenance routière et qu’il payait parfois des primes et du carburant de sa poche. Il a affirmé signer souvent des centaines de documents sans en examiner le détail.

Le parquet a requis huit ans de prison dans une colonie de régime général pour l’ex-fonctionnaire, ainsi qu’une interdiction de trois ans d’exercer des fonctions publiques.

Mironov dirigeait le district depuis 2016. En décembre 2023, il a été limogé pour « perte de confiance », mais ce n’est qu’en mars 2024, après une tentative de contestation en justice, qu’il a quitté son poste.

Son domicile a été perquisitionné. Bien que des rumeurs aient circulé sur son départ pour l’opération militaire spéciale, il reste en détention provisoire. Les enquêteurs l’accusent d’avoir autorisé sa mère à transformer un bien en magasin dans son district, créant un conflit d’intérêts.

Des accusations de fraude impliquant le chauffeur Albert Sharapov sont ensuite apparues. Il est allégué qu’en 2020, son frère et un proche ont été fictivement employés dans des postes publics, percevant des salaires reversés à un subordonné de Mironov. Le chauffeur a affirmé qu’il s’agissait de paiements d’heures supplémentaires et que la direction avait demandé d’embaucher des connaissances.

Cour suprême du Tatarstan

La Cour suprême du Tatarstan est l’organe judiciaire suprême de la République du Tatarstan, en Russie, traitant des affaires civiles, pénales et administratives dans la région. Fondée à l’époque soviétique, elle opère dans le cadre du système judiciaire fédéral russe tout en respectant les traditions juridiques du Tatarstan. Elle joue un rôle clé dans l’interprétation des lois et la garantie de la justice, reflétant l’identité culturelle et juridique unique du Tatarstan au sein de la Fédération de Russie.

District Kirovsky de Kazan

Le district Kirovsky est l’une des plus anciennes zones administratives de Kazan, en Russie, connue pour son importance industrielle et ses quartiers historiques. Créé dans les années 1930, il porte le nom du dirigeant soviétique Sergueï Kirov et abrite des sites comme l’usine de poudre de Kazan, datant du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, le district mêle patrimoine industriel, zones résidentielles et sites culturels, reflétant le développement de Kazan.

District Moskovsky de Kazan

Le district Moskovsky est l’un des plus vastes et peuplés de Kazan, créé en 1973. Il combine zones résidentielles, industrielles et sites culturels, dont le Kazan Arena, stade construit pour la Coupe du monde 2018. Son développement rapide durant l’ère soviétique en a fait un pôle économique et de transport majeur.

Rivière Kazanka

La Kazanka est un affluent de la Volga, traversant le Tatarstan. Historiquement cruciale pour le commerce et la culture de Kazan, elle longe aujourd’hui des sites emblématiques comme le Kremlin de Kazan et le Temple de toutes les religions.

Complexe Mercury

Le **complexe Mercury** (ou Mercury City) est un gratte-ciel d’affaires emblématique du quartier d’affaires international de Moscou. Culminant à 339 mètres, il incarne la croissance financière de la ville avec sa façade cuivrée et vitrée.

Rue Serova

La rue Serova, présente dans plusieurs villes russes, honore le peintre Valentin Serov. Souvent située dans des quartiers culturels, elle reflète l’héritage artistique du pays.

Rue Alafuzova

Cette rue historique de Kazan doit son nom à la famille Alafuzov, industriels textiles du XIXe siècle. Elle conserve aujourd’hui des maisons de marchands et un patrimoine architectural remarquable.

Rue Rotornaya

La rue Rotornaya (ou Rotorua, selon l’orthographe) est une artère notable de Volgograd, liée à son développement industriel soviétique. Elle reste un axe historique de la ville.